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Colloque international : La Sirène de Paris, 150 ans de pratiques musicales

La Sirène de Paris, 150 ans de pratiques musicales

En 2024, La Sirène de Paris fêtera les 150 ans d’une exceptionnelle longévité. À cette occasion, en association avec l’Institut de recherche en musicologie (IReMus - UMR 8223), le Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines - Recherches Arts Spectacles Musiques de l’Université Paris-Saclay (RASM-CHCSC) et Musée des Instruments à Vents - La Couture Boussey, elle organise un colloque international dont l’objet consistera à situer cette institution musicale originale dans une perspective socio-historique.

Créée en 1874, La Sirène de Paris est l’un des plus anciens orchestres à vent de la capitale française. Comptant à l’origine une dizaine de musiciens issus des communes d’Ivry, Gentilly,Bicêtre et Paris, elle accueille au début du xxe siècle plus de 140 instrumentistes se produisantdans de nombreuses manifestations en province et à l’étranger, La Sirène de Paris jouit alorsd’une renommée certaine en tant que fanfare. Toujours en activité, transformée en orchestred’harmonie dans les années 1950, elle compte aujourd'hui 70 musiciens amateurs de bon niveau,venant d'horizons divers.

Son histoire, son répertoire et son instrumentarium, son recrutement, son public, son cadre institutionnel (statut, organisation, réseaux et relations avec d’autres institutions musicales et institutions publiques) forment l’axe central de ce colloque. Il permettra de valoriser un fonds exceptionnel et très peu exploité à ce jour, constitué d’une importante partothèque historique(partitions et matériels), d’archives administratives et comptables, de collections deprogrammes et d’aches, d’instruments anciens et de divers artefacts liés à l’histoire de l’orchestre (médailles, bannières, bustes et portraits de sociétaires, photographies, etc.)couvrant les années 1874 à nos jours, et qui sera progressivement mis à la disposition des chercheuses et des chercheurs à l’IReMus.

Argumentaire

L’orchestre La Sirène de Paris fêtera en 2024 ses 150 ans et ainsi une exceptionnelle longévité. À cette occasion, l’Institut de recherche en musicologie (IReMus Université Paris-Sorbonne) et le laboratoire RASM (Recherches Arts Spectacles Musiques, Université Évry-Val d'Essonne) souhaitent organiser un colloque international dont l’objet consistera à situer cette institution musicale originale dans une perspective historique. 

Son histoire, son répertoire et son instrumentarium, son recrutement, son public, son cadre institutionnel (statut, organisation, réseaux et relations avec d’autres institutions musicales et institutions publiques) forment l’axe central de ce colloque. Il permettra de valoriser un fonds exceptionnel et très peu exploité à ce jour, constitué d’une importante partothèque historique (partitions et matériels), d’archives administratives et comptables, de collections de programmes et d’affiches, d’instruments anciens et de divers artefacts liés à l’histoire de l’orchestre (médailles, bannières, bustes et portraits de sociétaires, photographies, etc.) qui sera accessible aux chercheuses et chercheurs à partir du mois de septembre 2022 à l’IReMus (BnF, site Tolbiac / François-Mitterand).

Ainsi, l’objet d’étude central peut être le point de départ d’une réflexion sur la place de l’ensemble à vent dans la connaissance musicologique contemporaine. Il s’agira en priorité de questionner la manière dont nous concevons (et entendons) l’expression « ensemble à vent » dans un nécessaire travail préalable de sémantique avant d’essayer d’en retenir des éléments de base pour une terminologie acceptable par le plus grand nombre (y compris à l’étranger).

Fortement implanté en France depuis la fin du XVIIIe siècle, l’ensemble à vent a connu des heures heureuses et d’autres moins selon les vicissitudes du temps. Associé au décorum officiel, aux commémorations mémorielles et à l’esprit festif, il est le grand témoin des changements de régime et des mutations esthétiques. Musique protocolaire ou musique populaire, l’orchestre d’harmonie ou de fanfare né de l’orphéonisme au XIXe siècle s’inscrit aujourd’hui dans la notion d’un patrimoine vivant.

S’il fut l’objet d’études anciennes, son identifiant culturel et social a dérouté l’académisme musical et universitaire, l’enfermant dans une bulle fonctionnelle peu prisée. Pendant très longtemps les réseaux associatifs et fédératifs se sont trouvés bornés à un identifiant pour lequel l’intérêt musicologique était des plus limité. L’évolution des pratiques et les créations musicales de la seconde moitié du XXe siècle ont particulièrement échappé à l’attention des musicologues

L’ouverture du monde de la recherche musicologique de ces dernières décennies, imaginant des approches plus globales que sa seule spécialité, a permis d’interroger les sciences humaines et sociales afin de donner du sens à cet objet musical. La collecte et recension d’ouvrages de valeur menés par l’université française tout comme les monographies locales ou régionales, donnent aujourd’hui une vision renouvelée de l’ensemble à vent . L’ouverture aux recherches menées en musicologie hors des frontières nationales offre un éclairage pertinent, lié à la construction d’un roman national perméable aux influences européennes et mondiales.

S’il fallait dresser un état de la recherche en France, il faut revenir aux pionniers qui surent réhabiliter au sein de l’Université l’ensemble à vent et le monde des musiques populaires. Ce sont Danièle Pistone (1979), Paul Gerbod (1980), Philippe Gumplowicz (1984) ou Marie Claire Mussat (1986). À cette génération de chercheurs il faut associer leurs héritiers directs qui firent du terrain régional un champ de recherche productif. Ce sont l’Alsace (Myriam Geyer-Buanic, 1999), la Normandie (Jean-Yves Rauline, 2000), la Franche-Comté (Vincent Petit, 1998 et 2004), le bassin thermal de Vichy (Christian Paul, 2006), les Pays de la Loire, (Jérôme Cambon, 2009), la Vendée (Soizic Lebrat, 2012) ou le Limousin (Yanis Arroua, 2022) Avec une échelle différente quelques chercheurs ont tenté de saisir le phénomène de l’ensemble à vent dans sa longue durée (Patrick Péronnet, 2012), sa sociologie (Vincent Rouzé, 2007, Vincent Dubois, 2009-2013, Fabrice Raffin, 2017 et Marion Henry, 2019), sa spécificité militaire (Mylène Pardoën, 2013 et Thierry Bouzard, 2016), ses vertus transnationales (Laurent Martino, 2016) la technique instrumentale (Xavier Canin, 2016 et Thomas Harrison, 2017), sans négliger les apports et contributions des chercheurs indépendants.

Lorsque l’horizon des ensembles s’élargit à des zones internationales, on s’aperçoit très vite d’un dynamisme étonnant pour une recherche axée sur les ensembles d’instruments à vent. Des actes de colloque illustrent ce dynamisme pour la Grèce, le Portugal, la République tchèque, l’Espagne alors que l’ Internationale Gesellschaft zur Erforschung und Forderung der Blasmusik (IGEB) publie depuis 1974 de très nombreuses études et organise un colloque biannuel dédié aux ensembles à vent.

À l’occasion de ce colloque, il s’agira aussi de contextualiser cet objet musical même si le nombre croissant, mais encore trop modeste, de travaux de recherche sur la musique à vent en France montre bien l'importance d'un champ de recherche englobant des disciplines telles que la musicologie, l'ethnomusicologie, l'histoire, la sociologie et les sciences de l'éducation. Ce colloque est l’opportunité d’un éclairage renouvelé et d’apports par la communauté scientifique française ou étrangère.

Des contributions portant sur le mouvement orphéonique, la création musicale pour ensemble à vent aux XIXe, XXe et XXIe siècles, les relations entre musique savante et populaire,  civile et militaire, associations musicales, identité locale, appartenance à la nation et esprit communautaire sont particulièrement attendues tout comme celles évoquant, dans leur diversité d’approche, La Sirène de Paris d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Conférenciers invités

  • Francis Pieters (voir article « An ever prestigious french Fanfare Band : La Sirène de Paris »)
  • Damien François Sagrillo (président IGEB / réflexions terminologiques)

Comité scientifique

  • Oscar Catalan, IReMus – Sorbonne Université / CRR Boulogne-
    Billancourt
  • Louise Courant (La Sirène de Paris)
  • Gilles Demonet (IReMus – Sorbonne Université)
  • Fabien Guilloux (IReMus – CNRS)
  • Philippe Gumplowicz (RASM-CHCSC, Université Paris-Saclay)
  • Barbara Kelly (Royal Northern College of Music)
  • Emanuele Marconi, IReMus – Sorbonne Université / Le Musée
    des instruments à vent
  • Louisa Martin-Chevalier (IReMus – Sorbonne Université)
  • Patrick Péronnet (IReMus)
  • Catherine Vallet-Collot (IReMus – BnF)
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