Michel Duchesneau : La musique et le cinéma selon Charles Koechlin

Professeur à la Faculté de musique de l’Université de Montréal depuis 2002, et directeur de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM) depuis 2004, Michel Duchesneau est l’auteur et co-éditeur de nombreux travaux sur la musique française de la première moitié du xx^e siècle dont L’avant-garde musicale en France et ses sociétés de 1871 à 1939 (Mardaga, 1997), les collectifs Musique et modernité en France (PUM, 2006), Musique, art et religion dans l’entre- deux-guerres (Symétrie, 2009), Charles Koechlin, compositeur et humaniste (VRIN, 2010), Écrits de compositeurs (VRIN 2013). Il dirige actuellement une équipe de recherche qui consacre une partie de ses travaux à la presse musicale française, aux publics de la musique sous la IIIe République et les relations entre la musique, les humanités et les sciences de la fin du XIX^e au milieu du XX^e siècle (www.emf.oicrm.org). Outre ses activités de musicologue, Michel Duchesneau s’intéresse à la gestion dans le domaine des arts et codirige actuellement un projet de recherche sur la médiation de la musique (www.epmm.p2m.oicrm.org).

Lorsque le cinéma devient « parlant » à la fin des années 1920, les compositeurs voient un nouveau monde sonore s’ouvrir à eux. Avant que les réalités du milieu cinématographique et les conditions de création ne viennent réduire les espoirs, plus d’un imagine ce que devra être la musique au cinéma et tente de définir ses formes et ses fonctions idéales. Si l’avenir leur donna parfois raison, parfois tort, il est intéressant de s’arrêter à leur vision de l’avenir, car leurs réflexions s’avèrent d’une étonnante lucidité. Nous nous arrêterons au cas singulier de Charles Koechlin (1867-1950), compositeur français, amoureux du cinéma parlant et plus particulièrement de ses actrices des années 1930… un amour qui le conduira à définir le rôle de la musique ai cinéma et à mettre en pratique ses réflexions théoriques en réécrivant de nouvelles musiques pour les scènes des films qu’il aimait et dont il trouvait la musique inappropriée ! Pour Koechlin, il ne peut y avoir d’autre relation entre la musique et le cinéma qu’une relation qui assure à l’expression musicale une importance aussi grande que celle rendue par l’image. Il ne s’agissait pas seulement de complémentarité, mais d’approfondissement de l’expression des sentiments.

Références

Cathé, Philippe, Douche, Sylvie et Duchesneau, Michel (dir.) (2010), Charles Koechlin, compositeur humaniste, codirigé avec, Paris, Vrin.

Duchesneau, Michel (2014), « Charles Koechlin et l’amour des stars », Revue CINéMAS, vol. 25, n^o 1, p. 85-107.

Charles Koechlin (2009), « Le problème de la musique de cinéma » (1934), Écrits II : Musique et société, Michel Duchesneau (ed.), Sprimont (Belgique), Mardaga, p. 233-283.

Charles Koechlin (2009), « Réflexion d’un musicien » (1934),  Écrits II : Musique et société, Michel Duchesneau (ed.), Sprimont (Belgique), Mardaga, p. 239-250.

À des fins d'organisation, l'inscription au séminaire est nécessaire auprès de Chloé Huvet.